COMMENT FAIRE POUSSER DES GROSEILLES ET CASSIS : TOUT SAVOIR SUR CES PETITS FRUITS ACIDULéS

L’automne est le moment idéal pour planter les arbustes à petits fruits. Pourquoi s’en priver ? D’autant que leur culture est facile et leur production généreuse. Avant de profiter de leurs fruits délicieux, voici nos conseils pour choisir les meilleures variétés et bien les installer dans votre jardin.

C’est le moment de planter les arbustes à petits fruits : c’est d’ailleurs le dossier du numéro d’automne de Terre de Jardins, disponible actuellement en kiosque et en version numérique. Parmi ce qu’on appelle les petits fruits, les groseilliers et les cassissiers, avec leurs fruits acidulés, occupent une place à part.

Les cassissiers et groseillers appartiennent tous les deux au genre Ribes. D’une durée de vie de dix à quinze ans et très rustiques, ces buissons, dont la hauteur varie entre 1 et 1,50 m pour autant de largeur, partagent les mêmes besoins et se cultivent de façon identique. Ils sont d’ailleurs très souvent disposés ensemble en ligne, à une distance d’au moins 1 m les uns des autres.

Trois espèces différentes

Le plus cultivé est le groseillier à grappes (Ribes rubrum), qui produit des grappes pendantes de petites baies juteuses et acidulées. Généralement rouges, elles peuvent aussi être roses ou jaune pâle selon les variétés. Le cassissier (R. nigrum), qui lui ressemble beaucoup, donne de petites baies noires, acidulées et aromatiques, réparties en grappes courtes le long des branches. Quant au groseillier à maquereau (R. uva-crispa), il se distingue par des tiges épineuses, sur lesquelles poussent directement des baies ovoïdes de plus gros calibre. De couleur rouge violacé ou jaune vert, leur peau est épaisse et leur chair juteuse, douce et fruitée. Selon les variétés, les récoltes ont lieu entre début juin et début août. Elles s’étalent pendant une quinzaine de jours. Comptez en moyenne 2 à 3 kg de fruits par arbuste.

Comment les cultiver ?

Ces arbustes apprécient les sols riches en matières organiques, légers et profonds. En revanche, ils ne se plaisent pas dans ceux qui sont trop lourds ou calcaires. Côté exposition, offrez-leur un emplacement ensoleillé, mais non brûlant. En raison de leur enracinement superficiel, ils craignent la sécheresse. « Surtout les groseilliers, qui souffrent des très fortes chaleurs par rapport à l’évolution climatique, je conseillerai de les planter à l’ombre l’après-midi », précise Frédéric Lantin.

Enterrez les plants profondément, bien au-dessus du collet, de façon à favoriser le développement de bourgeons et le renouvellement des tiges à partir de la souche.

En pleine période de croissance et par temps sec, il convient de maintenir le sol frais par un paillage et quelques arrosages. Et chaque année, supprimez les branches les plus âgées en enlevant une branche sur quatre environ, afin d’aérer le centre de l’arbuste et de ne pas avoir de tiges de plus de trois ans.

Le conseil de Frédéric Lantin, gérant de la pépinière Ribanjou à Tiercé, près d’Angers (Maine-et-Loire) : « Plantez plusieurs variétés différentes. Grâce à la pollinisation croisée, la production sera plus abondante et cela permet d’étaler les récoltes pendant presque deux mois. »

Quelles variétés choisir ?

Les groseillers à grappes précoces (début à mi-juin) : ‘La Turinoise’, très précoce, mais sa floraison est sensible aux gelées tardives, à réserver au littoral ; la ‘Fertile de Palluau’, à grappes courtes de petits fruits acidulés ; la ‘Junifer’, une sélection de l’Inra d’Angers particulièrement vigoureuse et productive, aux fruits rouges acidulés et parfumés ; la ‘Jonkheer Van Tets’, qui donne de grosses grappes de baies rouge vif juteuses et peu acidulées.

Les groseillers à grappes de mi-saison (à partir de fin juin) : la ‘Wilder’, très vigoureuse et productive, à grains moyens au goût équilibré ; la ‘Versaillaise rouge’, à grappes courtes de fruits juteux et acidulés.

Les groseillers à grappes tardifs (après mi-juillet) : la ’Rovada’, une des plus productives, aux longues grappes de fruits ; la ‘Gloire des Sablons’, à grains blanc rosé doux, parfumés et juteux ; la ‘Versaillaise blanche’, à grains blancs translucides juteux et légèrement acidulés ; la ‘Cerise blanche’, à petits grains blanc nacré charnus et compacts, légèrement sucrés.

Les groseilliers à maquereau : la ‘Invicta’, à gros fruits vert-jaune sucrés et parfumés ; la ‘Hinnonmaki jaune’, la plus réputée gustativement, qui existe aussi de couleur rouge ; la ‘Captivator’, aux petits fruits juteux et sucrés équilibrés couleur bordeaux ; la ‘Freedonia’, aux grosses baies fermes rouge foncé à la saveur très fruitée, peu épineuse.

Pour les cassissiers, choisissez bien les variétés à cultiver : certaines sont autostériles et ont besoin d’une autre variété à proximité pour bien fructifier. Si vous n’en plantez qu’une, optez pour une variété autofertile.

Les cassissiers autostériles : la ‘Noir de Bourgogne’, un arbuste vigoureux et productif, aux baies très parfumées ; la ‘Géant de Boskoop’, précoce à gros fruits acidulés et parfumés, mais à floraison tardive ; la ‘Royal de Naples’, qui donne de petits grains à la saveur douce.

Les cassissiers autofertiles : la 'Arno' et la ‘Bigno’, précoces, vigoureuses et productives, aux fruits à la saveur assez douce ; la ‘Andega’, de mi-saison, à longues grappes de fruits acidulés très aromatiques ; la ‘Blackdown’, plus tardive à grains fermes très goûteux, un peu sensible à l’oïdium.

Et les caseilles ?

Rare dans le commerce comme dans les jardins, le caseillier mériterait une meilleure place tant cet arbuste se montre robuste et généreux. Obtenus par croisement entre un cassissier et un groseillier à maquereau, ses fruits acidulés et parfumés ont hérité de la couleur du premier et de la taille du second.

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