ESSAI ASTON MARTIN DB12 VOLANTE : BEAUTé INTéRIEURE

Toujours aussi grisante à admirer, la grande GT d’Aston Martin est désormais plus qu’une ligne à couper le souffle. L’anglaise a bien changé, et c’est même une révolution. Cela ne saute pas aux yeux, mais les curseurs ont tous été relevés pour proposer un mélange divin entre luxe et sportivité. La GT parfaite ?

Rarement une automobile n’aura été aussi visuellement proche de sa prédécesseur, tout en étant aussi différente. Aston Martin ne cache plus ses ambitions, et surtout sa volonté de revenir au premier plan de la performance et de l’efficacité. Et la DB12 est la nouvelle pierre de cet ambitieux édifice. La GT anglaise conserve les ligne sculpturale de la DB11, avec un charisme encore plus affirmé, mais change tout en dessous. Et cette version découvrable Volante ne s’empêche pas de conserver ce regain de dynamisme malgré son toit rétractable.

Tout comme le coupé déjà pris en main dans nos pages, cette nouvelle génération améliore tout ce qui pouvait l’être, et sans sarcasme, la liste est longue. Le V12 disparaît du menu, laissant place à un unique V8, toujours d’origine AMG, mais gonflé désormais à 680 ch et 800 Nm de couple. Amortissement revu, géométrie des trains roulants inédite, transmission automatique ZF à 8 rapport optimisée : une Aston doit désormais aller vite, et de manière adroite tout en améliorant le luxe et le confort à bord, on y reviendra. Le challenge est à la hauteur des ambitions : taquiner les rivales italiennes sur le plan de la sportivité, tout en côtoyant l’ultra-luxe anglais.

Intérieur de haut niveau

Dès les premiers tours de roue, la DB12 Volante communique les énormes progrès réalisés. Le confort est bien meilleur, avec un niveau de filtration digne du positionnement Grand Tourisme. La rivale de chez Bentley, la Continental GT, conserve un ouaté supérieur, mais il faut saluer cette évolution notable. Surtout, les commandes et les éléments conduite emmènent vers toujours plus de douceur. L’accélérateur enfin progressif, la direction possiblement légèrement aux basses vitesses et la transmission discrète et fluide incitent à la balade, cette fois cheveux aux vents. De quoi profiter de cet intérieur enfin au niveau.

Il faut reconnaître là-aussi les énormes progrès de la marque pour légitimer son positionnement. Exit les formes biscornues, les finitions parfois légères, les éléments repris à de vulgaires modèles premium et le système multimédia daté. La DB12 Volante vous plonge dans un écrin de luxe, avec de superbe cuir et des essences de bois du plus bel effet. L’agencement plutôt traditionnel, et la massive console centrale conserve un nombre certains de commandes physiques. C’est à la fois classique, sportif et plutôt ergonomique. Pas de surenchère, mais une ambiance sophistiquée, et une position de conduite convaincante.

Décoiffante !

Un véritable plaisir à vivre au quotidien donc, dont nous pouvons désormais profiter à l’air libre. La capote en toit se replie en 14 secondes (16 secondes pour être remise en place), et la manipulation peut se faire jusqu’à 50 km/h. La structure et la tringlerie permettent un encombrement minimal une fois le toit « coffré », permettant ainsi de conserver 169 l de coffre (206 avec la capote en place)s. Pas de quoi en faire la familiale idéale, surtout que les places arrière restent des sièges d’appoint, certes plus facilement accessibles en l’absence de toit. L’intégration de la structure, et les renforts nécessaires pour conserver la rigidité imposent également un certain embonpoint : 111 kg. Ce n’est pas anecdotique, mais la DB12 a une santé de fer, et ses 680 ch la catapultent à 100 km/h en seulement 3,4 secondes et la vitesse maximale pointe à 325 km/h. Décoiffant.

Il faut dire qu’avec son V8 gavé par de plus gros turbos, la DB12 fait un sérieux bond en puissance : 150 ch de plus, qui bénéficient par ailleurs d’un meilleur terrain d’expression. Mieux exploitée par la transmission automatique et la motricité améliorée, la cavalerie donne des ailes à cette Aston Martin qui met un sérieux coup de vieux à la précédente génération. Et elle se montre nettement plus adroite dès que la roue tourne. Tout est plus vif, plus efficace et plus rigoureux. Le train avant perd une grande partie de l’inertie autrefois aux commandes, et gagne une belle précision. La direction renforce sa consistance sans exagération au fur et à mesure que le rythme augmente, et il devient assez instinctif d’emmener l’ensemble sur petite route. Mieux menée, la DB12 Volante est également nettement mieux amortie.

Une pure GT

Le confort en profite, mais pas seulement. La rigueur dont fait preuve l’amortissement améliore l’assise de cette DB12, plus à l’aise en contrainte sur les chaussées déformées. Les enchaînements ne souffrent plus de mouvement de caisse parasites et le roulis est nettement mieux maitrisé. Cette nouvelle adresse sur la route permet également de profiter pleinement du souffle du V8. La DB12 Volante se dote par ailleurs d’un différentiel arrière piloté électroniquement. De quoi reprendre les gaz raisonnablement et sans trop d’arrière-pensée.

Bref, un comportement autrement plus efficace que par le passé, avec une DB12 capable de se jeter à la corde plus promptement, de conserver une belle stabilité en appui et de s’extirper du virage avec plus de vigueur et de panache. Le poids supplémentaire et le toit rigide absent sur cette variante Volante apporte forcément un poil d’inertie, mais les progrès sont tels que les reproches seraient mesquins. Seul bémol en conduite dynamique, le caractère du V8, finalement plus discret que par le passé, et qui s’éteint rapidement après 6000 tr/min, quand celui d’une Ferrari Roma Spider conserve une belle gouaille en haut du compte tour.

Finalement, que réclame-t-on a une GT digne de ce nom ? De savoir se déplacer avec style ? la DB12 est une gravure de mode. D’accueillir avec les égards ? Cette génération met les petits plats dans les grands et renvoie les Italiennes au placard. De savoir allez vite avec un maximum de confort ? la DB12 affiche démontre enfin un véritable savoir-faire. Elle n’excelle peut-être pas dans tous les domaines, mais elle est probablement celle qui rend la copie la plus complète.

Notre avis

Sculpturale et charismatique, la DB12 n’a rien perdu de son charme, à peine réhaussé par une nouvelle face avant plus agressive. En revanche, les soubassements entièrement revus transfigurent l’anglaise qui devient plus que fréquentable sur la route. Son intérieur est enfin digne du blason. De quoi afficher une synthèse réussie pour une telle GT.

On aime

  • Ligne spectaculaire
  • Performances et efficacité en progrès
  • Présentation intérieure

On aime moins

  • Souffle et caractère du V8 à hauts régimes
  • Encombrement et masse
  • Places arrière anecdotiques

Fiche technique Aston Martin DB12 Volante

Acheter

  • Version essayée : Aston Martin DB12 Volante
  • Tarifs : 244 537 €
  • Conso mixte WLTP (l/100 km) : 12,2
  • CO2 (g/km) / Malus 2023 : 276 / 60 000
  • Puissance fiscal (CV) : nc
  • Pays de fabrication : Angleterre

Conduire 

  • Moteur : V8 biturbo
  • Transmission : propulsion, 8 rapports
  • Puissance (ch) : 680
  • Couple (Nm) : 800
  • Poids à vide (kg) : 1898 kg 
  • Long.xlarg.xhaut. (m) : 4,73x1,98x1,30 
  • Empattement (m) : 2,80 
  • Diamètre de braquage (m) : nc
  • Vitesse maxi (km/h) : 325
  • 0 à 100 km/h (s) : 3,7
  • Pneus de série AV-AR : 275/35 – 325/30 ZR21
  • Pneus de l’essai : 275/35 – 325/30 ZR21

Vivre 

  • Coffre (l) : 206 
  • Largeur aux coudes AV/AR (cm) : nc
  • Espace aux jambes AR (cm) : nc
  • Réservoir (l) : 78

Principale concurrente

  • Ferrari Roma Spider
  • Bentley Continental GTC Speed
    • à partir de 270 120 €

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