NOUVEAU MERCEDES-BENZ CLASSE G 580 EQ (2024) : ET SI L’éLECTRIQUE éTAIT CE QUI LUI FALLAIT ?

Le Mercedes-Benz Classe G, 4x4 quasi préhistorique, passe au 100 % électrique. Un choc des cultures pour de nouvelles capacités. Y perd-il son âme ou devient-il meilleur que jamais ? Les précisions à l’occasion de sa révélation officielle.

Le Classe G de Mercedes est le stéréotype même du 4x4 rustique et politiquement incorrect qui a pourtant su traverser les époques. Depuis 1975 en tant que « Geländewagen » (littéralement « véhicule tout-terrain » en allemand) puis sous l’appellation de « Classe G » à partir de 1993, il a conservé son profil cubique anti-aérodynamique mais aussi d’exceptionnelles capacités de franchissement, avec une production toujours assurée par le constructeur autrichien Magna Steyr à Graz. Tout juste restylé en 2024, voici maintenant la tant attendue version 100 % électrique  du « G », qui ne se nommera finalement pas « EQG » mais plus traditionnellement « G 580 avec technologie EQ ».

Un style fidèle et peu différencié des autres versions

Plus aucune sortie d’échappement en vue mais à part ça, peu de différences. La calandre peut adopter un masque noir ou gris autour de ses optiques et de la grille centrale, elle-même recevant la possibilité d’éclairer son contour en complément des feux de jour circulaires des deux phares ronds. Tandis qu’à l’arrière, le compartiment rond de stockage de la roue de secours sur la porte de coffre peut être remplacé par un équivalent plus carré, renfermant un logement pour les câbles de recharge ou tout autre objet encombrant, tel que des chaînes à neige par exemple.

L’habitacle s’illumine en série d’un éclairage d’ambiance personnalisable assez immersif, s’équipe des deux écrans de 12,3 pouces et du nouveau volant à moyeu rond et trois branches dédoublées, ainsi que d’innombrables possibilités d’associations de coloris pour le cuir étendu et les matériaux d’habillage.

Massivement incorrect

En revanche, côté mécanique, tout est nouveau puisque le châssis intègre maintenant une énorme batterie de 116 kWh, pour une autonomie annoncée à 473 km selon le cycle mixte WLTP. Sans compter de nombreux renforts de structure pour assumer ses aptitudes tout-terrain préservées, le Classe G électrique conserve son esprit provocateur puisqu’il affiche 3 085 kg à vide sur la bascule (mais avec conducteur… à sa décharge). Sa protection de soubassement de 26 mm d’épaisseur, employant notamment du carbone pour diviser par trois le poids de cette pièce (57,6 kg) face à un équivalent en métal, est donc la bienvenue mais le bilan reste lourd à porter.

C’est environ une demi-tonne de plus qu’un G 500 essence, 400 kilos de surplus que la version AMG 63 de 585 ch. Mais cette dernière n’est pas non plus très endurante lorsque l’on sollicite son V8 bi-turbo, malgré son réservoir de 100 litres de carburant. Le G 580 EQ est d’ailleurs assez proche en caractéristiques puisqu’il affiche 587 chevaux et accélère de 0 à 100 km/h en 4,7 sec (4,4 sec pour l’AMG). Seules deux contraintes s’ajoutent : une vitesse limitée à 180 km/h au lieu de 220 km/h et un temps de recharge plus long.

Les fondamentaux de la conduite en électrique

Avec son chargeur de 11 kW en courant alternatif et une limite de 200 kW en courant continu, il lui faudra au minimum 32 minutes pour passer de 10 à 80 % de son niveau de batterie.

Des palettes au volant gèrent la sélection de la force de récupération d’énergie selon quatre niveaux et un mode automatique en fonction du trafic et du tracé. Le système de navigation intègre un planificateur de trajets qui tient compte du relief, des routes, de la température extérieure et intérieure, du trafic, du style de conduite et propose d’adapter sa vitesse pour atteindre le prochain point de charge sans encombre.

L’électrique, un vrai + ?

Pour le reste, la transition est plutôt positive. Car cette énorme puissance est délivrée aux quatre roues par quatre moteurs indépendants. Le couple total explose, avec 1 164 Nm contre 850 Nm pour le V8 (+ 200 Nm momentanés grâce à sa micro-hybridation). L’électrique correspond parfaitement aux besoins du franchissement, par cette valeur de couple élevée, sa disponibilité immédiate ainsi que son contrôle fin.

Le tout-terrain sous un nouvel angle

Et ce choix technique de quatre blocs séparés permet de nouvelles aptitudes originales et pratiques qui dépoussièrent le Classe G. Premièrement grâce à un contrôle de l’adhérence qui agit avec une grande précision sur chaque roue, pour remplacer avec efficacité les fonctions de blocage de différentiels et se sortir des situations où l’adhérence est la plus faible tout en ne dégradant pas la capacité à changer de direction. Et ensuite par la possibilité de faire tourner les roues droites et gauches dans des sens opposés. Le tout-terrain peut alors pivoter sur lui-même tel un tank !

Contrôle de la vitesse en descente, en montée ou à plat, blocage de la roue arrière intérieure au virage pour pivoter sur place à basse vitesse, démultiplication « courte » de la vitesse des moteurs afin d’accroître le couple et la motricité, caméras à 360° avec vue « à travers » le capot, ordinateur de bord avec affichage des angles d’inclinaison, modes de conduite adaptés aux surfaces, rien ne manque pour passer partout.

Mieux encore, avec une garde au sol de 25 cm minimum, des angles d’attaque et de fuite de respectivement 32° et 30,7° et des besoins en refroidissement différents, le Classe G électrique étend sa polyvalence et peut franchir des cours d’eau jusqu’à 85 cm de profondeur, soit 15 cm de plus que les versions thermiques.

Vrombissement moderne

Et si cette version électrique du Mercedes-Benz Classe G ne grondera jamais comme le diabolique V8, elle dispose tout de même d’une sonorité artificielle imitant ce V8 à bord, réglable en intensité selon le mode de conduite sélectionné et voulu plus authentique que les sons générés sur les autres modèles électriques de la marque. Ce ne sera peut-être jamais tout à fait pareil mais alors que les Classe G essence démarrent à 168 501 € (203 851 € pour l’AMG 63) et qu’ils imposent le malus maximal de 60 000 € en addition, le G 580 EQ passerait presque comme un cadeau. Une notion relative puisqu’il s’affiche en Allemagne à partir de 142 600 € environ.

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